Hier, présentation publique de la résidence avec les différents partenaires (CRILJ Loire, Centre Social de Montbrison, DRAC Rhône-Alpes) et acteurs des deux projets, autour d'un buffet forézien, le ton est bon enfant.
Dernière ligne droite, la plus délicate, celle du bouclage. Derniers virages, peaufinage, mise en page... Depuis plusieurs semaines, j'ai les yeux dans la pâte avec Catherine et Bertrand - les enseignants embarqués avec moi dans l'aventure - sans réel recul. Un peu l'impression de pendre là la crémaillère avant d'avoir posé les fenêtres et le papier peint, c'est toujours troublant d'ouvrir soudain la porte d'un chantier et d'y laisser entrer des visiteurs. L'équipe organisatrice de la résidence m'a accordé une si grande confiance, il y a toujours une petite pensée qui rôde, et si...
J'ai apporté un extrait du conte musical, la chanson pour recycler la cervelle, écrite par les CM1 et les 5èmes maîtrisiens, et dont Matthieu vient de m'envoyer un enregistrement. J'ai aussi le texte d'album de Xibulon, que je lis à haute voix. J'essaie de brosser un aperçu des coulisses, des fondations et des murs, du toit qu'il reste à finir, de la cheminée encore en kit. Bertrand et Catherine font part de leur ressenti.
Dans le public, parmi les visages adultes, un seul enfant, l'un des élèves du Chemin Rouge qui a participé à l'album de Xibulon. Mesure-t-il, la route qu'il a parcourue ?
Difficile, à cette table, de rendre compte du cheminement intime de la création loin des spots et des regards, des ratures et questionnements, des pages blanches et trous noirs. Combien d'impasses et idées laissées sur le bas côté, d'ardoises effacées, de crayons cassés, de bretzels avalés, de papiers découpés, de sueur séchée...
Pour le conte musical comme pour l'album, nous avons bâti un scénario, un chemin de fer ; à la manière d'un tournage de film, j'ai opté pour une avancée qui ne suivait pas forcément la chronologie de l'histoire. Je sais que j'ai été exigeante, parfois déstabilisante. C'est la présence active de Catherine et Bertrand qui a permis la continuité. De tels projets ne peuvent se tricoter sans une alchimie auteur-enseignant.
Les enfants "écrivants" ne sont pas des écrivains ; difficile de savoir ce qu'ils emportent de tout ça, mais une chose est sûre : rien ne remplace le faire. Ni le temps, nécessaire complice de la décantation, ce rythme et cette lente digestion que la résidence permet. Rien ne remplace les bottes dans la boue des mots. Ils ont vécu le surgissement, la graine d'idée, se sont trempés dans le cambouis du récit, ont eu plaisir à voir le moteur de l'imagination démarrer et l'histoire rouler. Ils se sont frottés au problème du choix, au ciselage, au rythme et aux rimes, au rapport texte/image ; leur inventivité et ténacité m'ont étonnée.
Les gens me demandent souvent : "Mais comment vous y prenez-vous, pour les faire écrire?". Euh, ben ma foi, il n'y pas de recette miracle, je fais, moi aussi. Tantôt artisane, tantôt mineur de fond. Mon métier : les ratures, les questionnements, les pages blanches et trous noirs, les idées laissées sur le bas côté, les ardoises effacées, les crayons cassés, les bretzels avalés, les papiers découpés, et la sueur qui ne sèche jamais...
Dernière ligne droite, la plus délicate, celle du bouclage. Derniers virages, peaufinage, mise en page... Depuis plusieurs semaines, j'ai les yeux dans la pâte avec Catherine et Bertrand - les enseignants embarqués avec moi dans l'aventure - sans réel recul. Un peu l'impression de pendre là la crémaillère avant d'avoir posé les fenêtres et le papier peint, c'est toujours troublant d'ouvrir soudain la porte d'un chantier et d'y laisser entrer des visiteurs. L'équipe organisatrice de la résidence m'a accordé une si grande confiance, il y a toujours une petite pensée qui rôde, et si...
J'ai apporté un extrait du conte musical, la chanson pour recycler la cervelle, écrite par les CM1 et les 5èmes maîtrisiens, et dont Matthieu vient de m'envoyer un enregistrement. J'ai aussi le texte d'album de Xibulon, que je lis à haute voix. J'essaie de brosser un aperçu des coulisses, des fondations et des murs, du toit qu'il reste à finir, de la cheminée encore en kit. Bertrand et Catherine font part de leur ressenti.
Dans le public, parmi les visages adultes, un seul enfant, l'un des élèves du Chemin Rouge qui a participé à l'album de Xibulon. Mesure-t-il, la route qu'il a parcourue ?
Difficile, à cette table, de rendre compte du cheminement intime de la création loin des spots et des regards, des ratures et questionnements, des pages blanches et trous noirs. Combien d'impasses et idées laissées sur le bas côté, d'ardoises effacées, de crayons cassés, de bretzels avalés, de papiers découpés, de sueur séchée...
Pour le conte musical comme pour l'album, nous avons bâti un scénario, un chemin de fer ; à la manière d'un tournage de film, j'ai opté pour une avancée qui ne suivait pas forcément la chronologie de l'histoire. Je sais que j'ai été exigeante, parfois déstabilisante. C'est la présence active de Catherine et Bertrand qui a permis la continuité. De tels projets ne peuvent se tricoter sans une alchimie auteur-enseignant.
Les enfants "écrivants" ne sont pas des écrivains ; difficile de savoir ce qu'ils emportent de tout ça, mais une chose est sûre : rien ne remplace le faire. Ni le temps, nécessaire complice de la décantation, ce rythme et cette lente digestion que la résidence permet. Rien ne remplace les bottes dans la boue des mots. Ils ont vécu le surgissement, la graine d'idée, se sont trempés dans le cambouis du récit, ont eu plaisir à voir le moteur de l'imagination démarrer et l'histoire rouler. Ils se sont frottés au problème du choix, au ciselage, au rythme et aux rimes, au rapport texte/image ; leur inventivité et ténacité m'ont étonnée.
Les gens me demandent souvent : "Mais comment vous y prenez-vous, pour les faire écrire?". Euh, ben ma foi, il n'y pas de recette miracle, je fais, moi aussi. Tantôt artisane, tantôt mineur de fond. Mon métier : les ratures, les questionnements, les pages blanches et trous noirs, les idées laissées sur le bas côté, les ardoises effacées, les crayons cassés, les bretzels avalés, les papiers découpés, et la sueur qui ne sèche jamais...
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